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Le jardin et le grand-père

Un grand terrain à côté de l’école. Une rigole qui le borde. Des raies rectilignes de légumes.

Une petite fille aide son grand-père à placer le cordeau.

Elle dispose les graines au fond de la raie, des petits tas de 5, tous les 10 cm, un bâton fait la mesure.

Avec une pique, le grand-père rebouche la raie et en creuse une autre dans laquelle l’eau va s’écouler.

Puis il va avec elle jusqu’au bassin plus haut dans les terres « ouvrir l’eau ». L’eau glougloute et suit le chemin tout tracé de la pente.

Le plaisir de la petite fille ? Courir au bout de la raie pour voir l’eau arriver et crier à son grand- père « ça y est l’eau est au bout ! »

Observer la lente progression de l’eau, le caillou, la motte de terre qui entrave son chemin et l’eau qui se faufile, s’infiltre et réapparaît plus loin.


Quarante ans après, il me reste de ce grand père cette odeur si caractéristique de sueur et de terre, une sensation de joues rugueuses sur mes joues d’enfant, la vision de sa veste en laine boutonnée de travers et sa poigne de fer quand sa main me serrait le genou.

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